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Adrien pour Un dernier livre avant la fin du monde

 

Le nouveau recueil de la poète Édith Azam est résolument ancré dans son œuvre. Pour qui suit son travail, il retrouvera dans ce livre cette formidable écriture inventive, qui bouge et se tord au gré des pages. Ce recueil raconte quelque chose mais il serait vain de vouloir le résumer, il suffit de le lire. Agnès Houdart écrit en postface : « Parler d’un texte a fortiori de poésie, c’est toujours, un peu parler de soi… plus que révéler ce que l’auteur a voulu inscrire dans son texte. ». Mettons donc l’accent ici sur les émotions que procure la lecture de Bestiole-moi Pupille.

On y ressent une violence que l’écriture d’Édith Azam sait retranscrire par sa tonalité authentique. Il y a des personnages : Bestiole, Pupille, le fou, le deuxième homme. C’est sans doute la seule description précise que l’on peut en faire. Le reste est le chaos de la langue perdue puis retrouvée. Nous avons l’impression que l’écriture est vitale, du moins elle se rattache à un élan essentiel. Cette poésie bat en elle et se confronte, comme la chair et les os, à la difficulté de vivre.

Depuis les premières publications, Édith Azam explore une poésie du sensible, qui ne tombera jamais dans l’excès et la mièvrerie. C’est le cas parce qu’elle persiste à fabriquer son écriture par rapport à sa sensibilité, s’arrangeant des mots pour faire mieux ressentir ce qui vibre en elle. L’inventivité se renouvelle toujours dans les livres d’Édith Azam parce que le langage n’y est pas figé par le carcan d’une exigence formatée.

C’est cette liberté que l’on aimera retrouver ou découvrir dans Bestiole-moi Pupille. La poésie est un domaine assez vaste pour voir se développer des écritures sensibles autant que réflexives. Cet art est le lieu où se vérifie l’imprévisible évolution des langues. Édith Azam fait résolument partie des voix francophones qui témoignent de l’expression des sens par l’écriture ou sa lecture. Lire de la poésie, et surtout celle-ci, prouve que l’écriture déborde au-delà de notre tête.